Le récit de la traversée est publié aux dates 7-8 Juillet.
On a bien dormi et on se réveille à 7 h 30 sous la pluie. On prend notre temps aujourd’hui, pas de météo à surveiller et de traversée à préparer. On va faire un tour avec des parapluies. Jens a écouté les nouvelles hier soir. Il n’a pas compris grand-chose mais il a compris l’heure et que nous devions changer nos montres d’une heure. On va acheter un pantalon de ciré pour moi, suite à un malentendu Jens en a deux et moi aucun. On va à une boutique qui doit ouvrir à 10 h et n’est pas ouverte alors que nous avons 11 h à nos montres. La dame arrive et ouvre. Jens lui demande l’heure, elle répond 10 h. Jens est un peu surpris mais pense qu’en fait il a écouté les nouvelles d’Island hier soir, là-bas ils ont une différence d’une heure. Nous trouvons un pantalon de ciré un peu spécial, dans un magasin de pêcheurs, c’est une salopette. Mais elle a une belle couleur, un bleu assez clair. Nous marchons un peu en ville. C’est une vraie petite ville, à peu près 2000 habitants (la population totale de l’ile est de 4000 personnes) avec banques, supermarchés, boutiques de vêtements, de sport, pharmacie et hopital. Les boutiques sont modernes et bien achalandées. Nous allons à un supermarché et à côté des produits locaux (laitages, poissons, viande de mouton) tout le reste est danois. On se croirait au Danemark. Les Iles Féroé décident en partie elles-mêmes mais sont dépendantes du Danemark au point de vue finances. Ils parlent leur langue, une vieille forme de Norvégien mais apprennent le Danois à l’école (et bien sûr l’Anglais plus tard). Certains le parlent bien mais d’autres le comprennent mais le parlent mal.
Nous avons la visite du chef du port qui est en même temps officier d’immigration. Si nous étions arrivés directement de Norvège, pas de contrôle car Norvège et Iles Féroé sont dans Schengen. Mais comme on vient des Shetland (Angleterre) qui ne sont pas dans Schengen, on a droit à un contrôle. Il faut remplir un formulaire mais c’est assez relax. Puis vient le douanier, relaxe aussi. Il faut faire la liste de tous les alcools qu’on a à bord.
Sur le quai, dès qu’il s’arrête de pleuvoir, les gens vont et viennent. C’est animé à cause de la régate. Quatre vieux voiliers sont au quai et on peut les visiter. Une tente est montée pour la fête, ce soir.
Nous déjeunons entre deux averses dehors sur le bateau. Un vieux couple de Karmøy, au sud de Bergen, nous parlent quand ils voient que nous sommes norvégiens (sic). Ils sont en visite dans de la famille ici.
Il ne pleut plus et nous allons longer la côte en vélo. Le paysage est grandiose, montagnes, falaises, cascades et la vaste mer. Les Vikings ne devaient pas être si dépaysés que ça, cela ressemble à la côte ouest de Norvège.
première Un buffet est organisé dans un restaurant pour fêter la régate. On y va. C’est 100 kr (la couronne des Iles Féroé a exactement la même valeur que la couronne danoise). C’est excellent : une soupe de poisson au vin blanc, de le viande en sauce, des plats de poisson et des bons desserts. De grandes tables sont dressées et c’est très convivial. La patronne nous dit de monter en haut, une exposition de photos est au deuxième étage. On y va et ce sont de vieilles photos locales. On voit qu’eux aussi pêchaient et salaient les harengs. Et en plus ils faisaient sécher les poissons blancs, surtout de la morue. La dame du restaurant, qui a peut-être 50 ans, se rappelle que lorsque les poissons séchaient (et ils étaient partout, à plat sur le sol) quand le temps menaçait, une sirène retentissait. Et tout le monde se précipitait pour couvrir ou rentrer le poisson. Nous voyons aussi un vieux film des années 30 présentant la vie aux Iles Féroé au public danois : La pêche, la chasse à la baleine, le ramassage des œufs d’oiseaux marins sur les falaises et la chasse au filet des jeunes oiseaux marins. Quand nous sommes en haut nous entendons des chants. On sort vite et nous joignons aux gens qui chantent. Jeunes et vieux, se tenant par le bras, menés par un chanteur avec un micro, chantent en se balançant légèrement de gauche à droite. C’est sous une grande tente, et heureusement parce qu’il pleut. Presque tous savent les chansons par cœur, certains ont un fascicule avec les paroles. Et ils chantent de nombreuses chansons. Il y a une centaine de personnes. Les mélodies sont assez répétitives et on fredonne avec eux. Trois hommes accompagnent à l’accordéon. Quand le « maitre chanteur » (au sens propre) s’arrête, les gens forment des rondes et dansent en chantant. La tradition de chants et danse est très ancienne et apparemment bien vivante. On se sent privilégiés d’être ici juste aujourd’hui. Puis nous allons dans un bar sur le port. Ils font des affaires ce soir ! C’est plein comme un œuf. Nous retrouvons les « matelotes » du bateau américain, une (âgée) est hollandaise et l’autre (plus jeune) anglaise. La capitaine, américaine, est restée sur son bateau. Elles sont très sympa, ont beaucoup navigué et on discute bien. Nous faisons connaissance aussi avec la petite fille du couple de Karmøy qu’on a vu ce matin. Elle a 24 ans et étudie à Bergen. Elle nous raconte que, depuis longtemps dans sa famille on parlait qu’un ancêtre venait des Iles Féroé. Ses grands parents sont donc venus un jour, il y a une dizaine d’année, et sont allés au bureau du tourisme avec le nom de cet homme, mort depuis longtemps. Et là ils se sont aperçu qu’ils avaient une grande famille sur l’ile de Suduroy, où nous sommes. Ils ont été très bien accueillis et sont revenus plusieurs fois. Mais cette année c’était la fois qu’ils venaient en avion, accompagnée de leur petite fille. Jolie histoire.
Hej Jeanette og Jens
SvarSlettSå lykkedes det endelig at komme helt til Færøerne!
Tillykke med det. Vi har fulgt jeres store sejlture over oceanet med en vis nervøsitet - kommer de frem??
Godt. Og nu er I i et land, som forstår jeres sprog - i hvert fald Jens's danske.
Fortsat god tur fra og her i Vordingborg. - hils Hjørdis når I ser hende!
Kærlig hilsen
Peter & Kirsten